Enseignement supérieur : une réforme qui ne répond pas aux enjeux
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La commission enseignement supérieur et recherche d’Europe Écologie Les Verts s’inquiète du fait que le gouvernement actuel prépare une réforme de l’enseignement supérieur qui se situe dans la droite ligne de la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU) votée sous Nicolas Sarkozy en 2007.

Le rapport des groupes de travail nommés par la ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Frédérique Vidal a été rendu. Il constate la précarité, le manque de moyens récurrent, le manque d’attractivité et le faible niveau de rémunération des enseignants-chercheurs en France.

Dans le même temps, le rapport propose des mesures qui ne répondent pas aux enjeux décrits. En proposant la création d’un contrat « jeune chercheur » de six ans sur le mode d’une « tenure track » à l’américaine, il met en péril le statut de maître de conférence. En proposant une expérimentation pour mettre fin fin à la limite des 192 heures enseignées, au profit d’un volume-horaire par ECTS (Système européen de transfert et d’accumulation de crédits), il ouvre la voie à une augmentation du volume d’heures d’enseignement au détriment de la recherche.

Si elle suivait les préconisations du rapport, la réforme renforcerait la précarité et les inégalités au sein du monde de la recherche. Ce faisant, elle ne créerait pas les conditions adéquates pour une recherche sereine et efficace en France. Cette réforme est menée sans réelle concertation, et fait preuve d’une inquiétante déconnexion quant au fonctionnement réel de la recherche. En mettant l’accent sur la concurrence et la compétition au sein du monde de la recherche, le gouvernement en sape les fondements et les fonctionnements.

Dans une situation d’instabilité climatique et sociale, cette attaque portée à la recherche est périlleuse. En effet, la France a plus que jamais besoin de chercheuses et des chercheurs qui travaillent dans de bonnes conditions, pour nous préparer aux défis à venir. C’est pourquoi la commission enseignement supérieur et recherche d’EELV s’oppose vivement à ce projet, et propose une réforme fondée sur la concertation, qui doit valoriser la confiance dans le monde de la recherche et lutter contre le précariat.