La commission Recherche et Enseignement Supérieur rassemble des écologistes souhaitant approfondir la réflexion collective sur la science, la diffusion des savoirs et l’enseignement. Elle est ouverte à tou.te.s, membre d’EELV ou pas.
Parmi les grands courants de pensée politique, l’écologie politique est la plus proche de la science, la plus en phase avec ce que les Anglo-saxons nomment la « science-based policy ». Les politiques publiques que prônent les écologistes se donnent pour objectif de prendre en compte les grands enjeux planétaires et de long terme, et pour cela s’appuient sur les avancées des connaissances sur tous les sujets et sur tous les fronts. Tout comme un biotope est riche de sa diversité, et de même que celle-ci conditionne sa capacité future d’adaptation, c’est la pluralité des recherches qui permettra de faire émerger demain les réponses aux questions complexes et inédites auxquelles doit répondre l’humanité si elle veut trouver la voie d’un avenir soutenable. C’est pourquoi les écologistes sont particulièrement attachés à l’extension continue des connaissances, sans préoccupation utilitariste immédiate. Mais dans le même temps, nous soulignons que ces connaissances nouvelles imposent de nouvelles responsabilités.
L’incontournable transition écologique a beau être d’abord une question de volonté politique, elle pourra être facilitée par l’avancement des sciences et par la mise au point de techniques innovantes. Mais pour les écologistes, l’enjeu est plus vaste : les savoirs sont des biens communs de l’humanité, et doivent être traités comme tels. Si le capitalisme contemporain s’appuie de plus en plus sur la production de connaissances et d’innovations, son objet est bien différent : il cherche à accumuler le capital immatériel, à contrôler la circulation des savoirs, à raccourcir au maximum le délai entre la découverte, l’invention et la mise de produits sur le marché. Scientifiques et établissements de recherche sont ainsi poussés à orienter leurs travaux vers ce qui est susceptible de valorisation économique, le renforcement des droits de propriété intellectuelle permettant l’appropriation, et la plupart du temps la préservation et l’amplification des positions économiques dominantes. D’un autre côté, le développement foisonnant des technologies numériques et de l’usage d’Internet démultiplie les échanges d’informations, accélère la diffusion de la culture et des progrès des connaissances. De nouvelles formes de création et de travail coopératifs voient le jour, des modèles économiques alternatifs émergent. Autant d’opportunités pour créer un nouveau modèle de société.
Rendre les savoirs accessibles – dans tous les sens du terme – au plus grand nombre, c’est favoriser non seulement le progrès social, mais aussi le développement démocratique. Dans les rapports complexes entre science, techniques et politique, un nouveau venu s’impose : le citoyen. L’intelligence collective disponible a atteint désormais un niveau tel qu’il est inconcevable de laisser les profanes à l’écart des échanges et des grands choix effectués « au nom du peuple ». Dans un monde toujours plus multipolaire et interdépendant, une éducation de qualité, offerte à tous, tout au long de la vie, porte la promesse et la condition d’une citoyenneté éclairée, liant émancipation intellectuelle et participation accrue à la décision. Ces considérations fondent le principe d’un service public de l’éducation, de l’école élémentaire jusqu’à l’enseignement supérieur, celui-ci nécessairement connecté à des activités de recherche de qualité. Investir dans la formation et la recherche répond à des besoins fondamentaux de notre société. C’est à l’aune de l’ambition manifestée à cet égard que peut s’évaluer l’intérêt porté aux plus jeunes d’entre nous et aux générations appelées à hériter de ce que nous édifions.
Poursuivons cette réflexion ensemble !